Histoire du village à travers les âges
15 Août 2025
2ème partie.
En premier lieu il prend la peine de citer le nom des familles qui ont reconstruit le village et y ont fait souche. Il s’appuie pour cela sur l’étude des terriers, c’est-à-dire les registres cadastraux et fiscaux en usage du temps de la féodalité et jusqu’à la Révolution française. Selon lui, le terrier de 1531 recense les noms de famille suivants à Recloses :
« Bary, Muloteau, Vincent, Bizieulx, Gaulthier, Rifflé, Pinart, Guillin, Pelletier, Poinsart et Dezavis ». Le terrier de 1606 ajoute à cette liste ceux de nouveaux arrivants : « Lefrère, Thiédu, Dumont, Frégé, Hutte, Poirier et Segogne ».
Charles-Henry Waddington fait une deuxième observation capitale en ajoutant que ces noms de famille étaient toujours présents à Recloses au moment de la publication de son étude (c’est-à-dire en 1929) « les uns s’y étant maintenus, les autres y étant réimportés des villages voisins ». Après vérification dans le recensement de la population de Recloses de 1926, j’ai eu confirmation que sur les 18 familles recensées en 1531 et 1606 seules deux n’habitaient plus le village cette année-là, les Muloteau et les Dezavis. Ceci traduit une très grande stabilité de la population, sans doute liée au fait que la quasi-totalité de ces familles cultivaient la terre, principal facteur d’ancrage local avec les vignes et les bois. On peut aussi émettre une autre hypothèse : celle d’un village à l’époque un peu reculé, cerné par la forêt et « accroché » aux rochers qui dominent sa « Vallée ».
L’auteur note une troisième caractéristique : la « profondeur de la dépo- pulation » à Recloses se traduisit selon lui par la disparition des noms de lieux-dits qui furent oubliés et remplacés par de nouveaux noms ; il cite l’exemple du hameau des Cumiers qui disparut au XVe siècle et qui aurait été reconstitué plus tard, un peu plus loin, sous le nouveau nom de La Vignette.
Enfin, un dernier point intéressant mérite d’être signalé : Charles-Henry Waddington évoque dans sa note les cas du Vaudoué et de Noisy-sur- École en indiquant : « il semble qu’un fond de population s’était maintenu peut-être à cause de la proximité des bois et des rochers ». On peut imaginer que ce fut peut-être aussi le cas de Recloses dont les grottes servirent régulièrement d’abris et de refuges pendant les périodes de danger.
Sur ce point on se référera utilement à la note sur les grottes de Recloses figurant dans les Etudes publiées en 1928 par l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing . Une de ces grottes, la Grotte du Petit Puits, illustre parfaitement comment ces abris naturels pouvaient servir de refuges : disposant de deux ouvertures dont l’une au bout d’un couloir rocheux d’environ 6 mètres de long (sur la photo) elle pouvait être fermée de l’intérieur par la manœuvre d’un bloc rocheux. Une autre grotte citée dans les Etudes de mériterait également d’être étudiée ; il s’agit de la grotte Pelletier située rue des Canches près de l’ancien réservoir (parcelle aujourd’hui clôturée).